Kampala, 28 octobre, 2025 / 11:25 AM
Mgr Paul Ssemogerere, archevêque de l’archidiocèse catholique de Kampala en Ouganda, a dénoncé l’augmentation des cas d’accaparement de terres dans la nation est-africaine, qualifiant la situation de « problème de plus en plus préoccupant » qui menace même les biens de l’Église.
S’exprimant lors des célébrations marquant le centenaire de la cathédrale Sainte-Marie de Rubaga, le dimanche 26 octobre, Mgr Ssemogerere a lancé un appel au président Yoweri Kaguta Museveni, présent à l’occasion, afin de prendre des mesures concrètes pour freiner la multiplication des acquisitions illégales de terres.
« Votre Excellence, nous souhaitons attirer humblement votre attention sur un problème de plus en plus préoccupant dans notre pays, le problème de l’accaparement des terres », a-t-il déclaré.
L’archevêque Ssemogerere a déploré que des accapareurs de terres ciblent des terrains légalement attribués à l’Église à des fins pastorales et de développement social.
« Il y a des accapareurs qui ne craignent pas la richesse de Dieu », a-t-il précisé en évoquant les terres de l’Église données « par des personnes généreuses, ou autorisées par le gouvernement pour l’usage de l’Église, des terres offertes par le royaume de Buganda ».
Il a averti que de telles actions ont des conséquences de grande portée, soulignant que certaines propriétés affectées servent depuis longtemps les communautés à travers des écoles, des centres de santé et des projets de développement.
« Ce défi concerne non seulement les terres de l’Église, mais aussi les biens appartenant à d’autres institutions et à des citoyens privés », a-t-il indiqué, ajoutant : « Dans certains cas, des terres qui ont servi les communautés pendant des générations sont envahies ou saisies illégalement. »
Le prélat, en poste à l’archidiocèse de Kampala depuis son installation en janvier 2022, a appelé le gouvernement dirigé par le président Museveni à prendre des mesures décisives contre les accapareurs de terres, soulignant que la protection des droits fonciers garantit non seulement les biens, mais aussi les services essentiels que les institutions fournissent aux Ougandais.
« Nous faisons donc appel à votre leadership et à votre intervention pour que ce problème soit résolu de manière ferme et juste », a-t-il déclaré au président Museveni.
Se référant à Galates 6:9, le prélat ougandais a encouragé les dirigeants nationaux à persévérer dans la promotion de la justice et du bien commun.
« Comme le rappelle l’Écriture, ne nous lassons pas de faire le bien, car en son temps, nous moissonnerons si nous ne perdons pas courage », a-t-il affirmé.
Dans ses remarques du 26 octobre, Mgr Ssemogerere, qui a commencé son ministère épiscopal en août 2008 comme évêque du diocèse catholique de Kasana-Luweero en Ouganda, a insisté sur la nécessité de préserver la paix à l’approche des prochaines élections générales prévues en janvier 2026.
Il a souligné que la politique devrait être une plateforme de service et que « les élections ne devraient jamais nous diviser mais plutôt renforcer notre engagement envers la justice, le respect et l’unité ».
Mgr Ssemogerere a ajouté : « La paix n’est pas seulement l’absence de conflit. Elle est le fruit de la justice, de la vérité et du respect mutuel ».
Citant l’exhortation apostolique de novembre 2013 du pape François sur la proclamation de l’Évangile dans le monde d’aujourd’hui, Evangelii Gaudium, il a rappelé aux politiciens et responsables religieux de la nation est-africaine que le leadership est une vocation de service.
« La politique, bien qu’elle soit souvent dégradée, reste une vocation noble et l’une des plus hautes formes de charité, dans la mesure où elle vise le bien commun », a-t-il déclaré.
En réfléchissant sur l’histoire centenaire de la cathédrale Sainte-Marie de Rubaga, l’archevêque ougandais l’a décrite comme un « symbole de foi, d’endurance et de la présence constante de Dieu parmi Son peuple ».
Il a noté que la cathédrale a traversé « les périodes coloniales, l’indépendance et les changements sociaux » et demeure un phare d’évangélisation et d’unité.
« Ce lieu sacré a été un témoin du parcours de foi de l’Ouganda, depuis les premières semences plantées par les premiers missionnaires jusqu’à la communauté catholique florissante que nous voyons aujourd’hui », a-t-il dit, ajoutant : « À travers tout cela, Dieu est resté fidèle ».
Mgr Ssemogerere a également souligné que la cathédrale « a été un refuge de prière, un berceau de vocations et un phare d’évangélisation ».
« Puisse-t-elle continuer à inspirer la sainteté, l’unité et l’amour de Dieu et du pays », a conclu Mgr Ssemogerere lors des célébrations du centenaire le 26 octobre.
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